Facebook m'a tuer

Alexandre Des Isnards & Thomas Zuber

Language: French

Publisher: Nil

Published: Mar 2, 2011

Description:

Extrait

Prologue

Avec L'Open space m'a tuer, des proches et des moins proches nous ont raconté leurs histoires de bureau. Des histoires qui se poursuivaient souvent la porte de l'open space refermée mais quand nous leur demandions de nous en dire plus, le couperet tombait : «Ah non je ne vais pas vous raconter ça, c'est intime !» Tellement intime que nous retrouvions la suite de l'histoire sur leur page Facebook...
Nous avons donc surfé sur des dizaines et des dizaines de profils Facebook, recueilli et observé tchats, mails, statuts, SMS, tweets de nos amis, de nos familles, en plus des nôtres bien sûr. Forts de ces infos «privées», nous sommes retournés les voir. Et là, ils nous ont parlé.
Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, a raison : «La norme sociale est en train de changer.» Facebook mais aussi Google, Twitter, MSN sont entrés dans nos conversations et dans nos vies. Sans le savoir, sans le voir, nous ne gérons plus nos relations personnelles comme avant, comme il y a à peine cinq ans. Chacun, aujourd'hui, se transforme en petit centre de profit : cet ami m'a déçu ? Pas grave, j'en ai deux cent cinquante autres sur mon profil Facebook. Ce mec ou cette fille ne me plaît plus ? Pas grave, j'ai vingt candidats en attente sur mon compte Meetic. J'ai promis à un ami de venir à sa soirée mais en fait j'ai un autre plan ? Pas grave, je lui envoie un SMS d'annulation pour «contrainte de dernière minute».

Nous n'allons pas vous décrire les dérives de Facebook qui font les gros titres. Pas de suicide ou de mise à pied dans les pages qui suivent, mais le récit de cette utilisation quotidienne d'Internet qui modifie en silence mais en profondeur nos comportements.
Il n'y a pas si longtemps, on s'appelait au téléphone pour se donner rendez-vous et on se voyait. Aujourd'hui, on s'envoie des «bizzz» et des «love» et des «on se voit quand ? ? ?» par tchat, mail ou SMS et il n'a jamais été aussi difficile de se voir.
Hier, on appelait ses amis «en direct» pour les inviter à une soirée. Aujourd'hui, on fait un e-mail collectif ou alors on crée un événement sur Facebook où de plus en plus d'«amis» cochent la case «je participerai peut-être».
Hier, quand on allait à un rendez-vous avec un inconnu, c'était pour le connaître. Aujourd'hui, on le «google» avant, et la rencontre ne nous apprend plus rien.
Hier, on croyait qu'une naissance, un week-end en amoureux ou un dîner arrosé relevaient de la sphère privée. Aujourd'hui, la génération transparente balance ces photos sur la toile, parce que c'est fun, parce qu'on n'a rien à cacher, parce que tout le monde le fait.

On arrête là. Vous avez compris. Facebook est un révélateur et un amplificateur de nos nouvelles façons de «gérer» nos relations amicales, familiales ou amoureuses. Facebook n'est pas seulement un site Internet, c'est un mode de vie. C'est le vôtre, c'est le nôtre.

Présentation de l'éditeur

Facebook n'est pas un site internet. C'est un mode de vie. Réseaux sociaux, sites de rencontres en ligne, jeux en réseau, chat, smartphone : qu'on le veuille ou non, ces techniques créent de nouvelles habitudes qui révolutionnent nos relations amicales, amoureuses et familiales. Hier, on s'appelait au téléphone pour se donner rendez-vous et on se voyait. Aujourd'hui, on s'envoie des " bizzz " et des " love " et des " on se voit quand ? ? ? " par chat, mail ou SMS et il n'a jamais été aussi difficile de se voir. Hier, on appelait ses amis " en direct " pour les inviter à une soirée. Aujourd'hui, on fait un mail commun ou on crée un événement sur facebook où de plus en plus d'amis cochent la case " je viendrai peut-être ". Hier, quand on allait à un rendez-vous avec un inconnu, c'était pour le connnaître. Aujourd'hui, on ne va plus à un rendez-vous sans " googler " celui ou celle qu'on va rencontrer, bref sans avoir l'impression de le ou la connaître déjà. Hier, on croyait qu'une naissance, qu'un week-end en amoureux ou qu'un dîner arrosé relevaient de la sphère privée. Aujourd'hui, la génération transparente balance ces photos sur la toile parce que c'est fun, parce qu'il n'y a rien à cacher, par ce que tout le monde le fait. Fidèle à la méthode qui a fait le succès de " l'open space m'a tuer ", Alexandre des Isnards et Thomas Zuber ont rassemblé leurs expériences et celles de leurs proches pour nous faire prendre conscience de nos nouvelles façons d'être.